29.7.11

Urban sketchers - Lisbonne



Avant de commencer, USK nous fournit de superbes carnets. J'attrape une carte du bar à côté de Belas Artes pour marquer mon nom.

Premier workshop: influence des voitures sur la vie de la rue - Joao Ramos.
J'ai oublié les voitures : j'aime trop les gens ! Et je rencontre tout juste mes premiers citoyens de Lisbonne.
J'aurais tellement aimé voyager avec Claude Levi-Strauss, c'est pour ça que j'ai choisi ce workshop. On découvre bientôt que notre instructeur Joao Ramos, un ethnologue, étudie les "dessinateurs étudiant les gens dans la rue"...



Impressionnant !
Les Urban sketchers ont l'habitude de dessiner ensemble en public. Faire partie du groupe enlève la timidité, super !
Comme on est sur la place des pompiers, on pense aux chouettes camions de Toño...
À travers l'exercice, je vois la difficulté de vivre sur une colline, surtout pour une femme enceinte, le sens de la gravité change. Les gens de la place se parlent, c'est si différent de la France. Et il y a beaucoup de domestiques, en uniforme comme au XIXème siècle. C'est pareil en Espagne.


Le soir, on se réunit dans le centre ville. Le symposium nous réserve des bonnes surprises, c'est des cadeaux de la vie : je retrouve David Magli que je n'ai pas vu depuis des siècles. On partage les aventures artistiques autour de ce chanteur de rue. Un si bon musicien, il pourrait être découvert comme Keziah Jones dans le métro de Paris.


Second workshop : ruines de Lisbonne - Clara Marta and Guida Casella.
Premier choc : dessiner les ruines de Lisbonne, du tremblement de terre de 1755, celui qui a changé la vision du monde de Voltaire. "La vie est courte, tout peut changer." (Candide)
Second choc : assister à un workshop avec de grands architectes ! et partager les carnets... Les instructeurs comme les étudiants ont un sacré niveau chez USK.



On prend un café pour lutter contre le froid sous le regard amusé des vieilles dames de Lisbonne, dans la rue, derrière leurs fenêtres, elles veillent. Lisete, une dessinatrice portugaise assise à côté de moi, me révèle qu'ils ont des sirènes dans le Tage, et je la crois ! Faut pas se demander pourquoi j'illustre des livres pour enfants !


Troisième workshop : Ligne après Couleur - Richard Camara :
Dur ! On s'accroche à la réalité et à ses habitudes.



Finalement je comprends : d'abord la silhouette du ciel, puis les fenêtres, les ombres...
La ligne reste en option, j'aime bien ça.
Pendant que je dessine, un homme blessé tombe devant moi. Je veux l'aider mais il refuse. Il a l'air crevé, il trouve sa force dans les paradis artificiels. Il y a tant de pauvres types perdus sur cette place. Les infos deviennent soudain réalité.



On va au musée d'à côté. Les guides nous suivent secrètement pour voir leurs trésors apparaître sur le papier. À la sortie, le caissier me hurle : "Come here, wanna stamp your sexy drawing." In English please, parce que les portugais sont super forts pour parler plein de langues !



Quatrième workshop : Mouvement - Eduardo Salavisa et Monica Cid.
Dessiner les gens de la gare, plutôt deux fois la même personne, mais avec un mouvement différent !
À première vue, les gares sont toutes les mêmes : des gens qui courent partout.



Mais en dessinant, on aperçoit les détails d'ici, comme le côté typique des gens (gipsies, émigrés d'Angola, filles à la mode. Et beaucoup de couleurs, quand les parisiens ne semblent qu'arborer noir et blanc.)
Ce que j'ai préféré : dessiner les gens depuis la cime de l'escalator.


Cinquième workshop : Croquis mix - Pedro Fernandes (PeF) et Joao Moreno.
Pas trop suivi l'exercice pour le dessin ci-dessous. Je n'ai pas eu le temps, je me suis approchée des autres pour voir leur travail et partager leurs expériences. Et c'est bien aussi ! Kim me parle de 60 personnes pour le USK group à Paris, énorme ! Mariana (Marianaarquitecta) mélange librement deux vues de la rue, super original !
Je croyais mon dessin ci-dessous perdu, mais c'était sans compter sur sa destinée : en allant à l'aéroport, j'ai trouvé deux magnifiques cables.


On devait aussi dessiner 3 vues de la même chose. J'ai choisi les pigeons, typiques de Lisbonne. Mais ils ne restaient pas en place. PeF, qui est un spécialiste des oiseaux, me montre que la fontaine abrite des guêpes. J'aurais peut-être dû me limiter à la fontaine, plus facile !


Le dernier portait sur l'assemblage de 3 vues + 1 décor, tous d'un point de vue différent. Parfois, vous voulez recomposer différentes vues et le résultat ressemble à un seul même point de vue. Parfois, l'oeil et la main travaillent ensemble sans écouter le cerveau. Inquiétant !



Classe de rue avec Monica Cid et Eduardo Salavisa...



Lecture avec Monica Cid et Isabel Fiadeiro...



L'auditoire...



Bientôt le portrait de rencontres du dimanche après le symposium : dimanche ne serait plus dimanche au Portugal ?